Comment le bruit détruit-il votre santé ?
Le bruit, ce fléau du XXIème siècle.
On dit souvent : « le bruit rend sourd » … L’aspect factuel et véridique de la phrase est devenu une banalité que l’on rétorque à toutes les personnes écoutant trop fort de la musique, mettant trop fort la télévision …
La réaction, pour les récalcitrants au port de protection, est la même que les fumeurs : « Cause toujours … tu m’intéresses »
(cf. " Le top 10 des idées reçues sur le bruit au travail que vous devez connaître ! ")
Il semblerait donc que l’évocation de la détérioration de l’audition ne soit pas la bonne approche du problème, notamment pour changer les comportements de façon durable.
En effet, le bruit, en plus de ses conséquences sanitaires, a forcément un fort impact économique pour l’État mais aussi pour l’entreprise en raison des éventuels arrêts de travail répétés et des accidents de travail causés par le même responsable : le bruit.
Lorsqu’on y est exposé à longueur de journée et ce quotidiennement, il entraîne des problèmes de santé qui ont une influence néfaste sur l’organisme de l’individu qui s’en retrouve ainsi fragilisé et plus enclin à développer des maux encore plus graves …
Notamment des problèmes liés au système cardiovasculaire, mais également une modification des sécrétions hormonales due à une mauvaise gestion du stress causé par le bruit. Stress qui s’avère être tout aussi dangereux pour le système immunitaire des individus.
Pour capter l’attention, il convient donc de mettre en avant, en plus des conséquences néfastes et irréversibles sur l’audition, les effets du bruit sur notre santé, sur notre corps et sur notre comportement.
Dépression, fatigue, stress … sont autant de maux qui apparaissent
à la suite d’une exposition trop importante au bruit.
Le bruit, ce poison discret pour l’organisme.
Utiliser le mot « poison » pour désigner le bruit est volontaire. En effet, sans faire de métaphore, le bruit au même titre que le poison est néfaste et agit en affaiblissant lentement les personnes touchées.
Le bruit « n’empoisonne » pas seulement les personnes atteintes mais également leur entourage.
Les travailleurs exposés au bruit sont très réceptifs lorsque l’on évoque les effets non auditifs du bruit. Notamment parmi ces derniers, un seul revient souvent et soulève les foules par son caractère quotidien et difficile à supporter, c’est l’irritabilité.
La simple évocation de ce mot suffit à faire réagir positivement nos interlocuteurs. Que ce soit dans le cadre professionnel ou dans le cadre familial, les témoignages ne manquent pas et démontrent l’impact proéminent du bruit sur la qualité de nos vies de façon générale.
Le bruit peut également être un vecteur de stress au travail surtout si le travailleur est exposé de façon quotidienne, avec des bruits jugés imprévisibles et incontrôlables dans le sens où ils surviennent sans que l’on puisse s’y attendre. On associe la gêne générée par le bruit à de l’insatisfaction au travail, à une irritabilité accrue mais aussi à de l’anxiété pouvant aller jusqu’à de l’agressivité.
(cf. " Les risques du bruit au travail ")
C’est pourquoi nous préconisons ce que nous appelons ce processus : la prévention par l’information : la prise de conscience que le bruit irrite, participe à l’amélioration du port des protections auditives de façon continue chez les travailleurs conscients à présent des risques encourus et des nombreuses séquelles. (cf. " Sensibiliser vos salariés ! ")
Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit.
Saint François de Sales
Stress, trouble du sommeil, trouble de la mémoire … Le bruit en cause
Durant de nombreuses années, nous pensions que les effets du bruit sur notre santé était d’ordre sensoriel agissant uniquement sur notre système auditif, à tort ! En effet, à la suite de nombreuses études, il a été prouvé une concordance entre le bruit et un ensemble d’effets sur l’organisme.
Quels bruits sont mauvais pour la santé ?
Il est impossible pour nous de pouvoir faire le tri des différents sons que nos oreilles perçoivent. En effet, à l’instar des paupières qui peuvent s’ouvrir et se fermer à notre convenance, nos oreilles, elles, perçoivent l’intégralité des sons environnant en continu sans pouvoir réduire ou bloquer ces mêmes vibrations. En plus de les percevoir, notre oreille les amplifient et les transmet à notre cerveau afin qu’il puisse les décrypter.
Tous les sons sont traités de la même manière par notre oreille. En revanche, les sons les plus dangereux sont ceux ayant un caractère puissant, soudain (impulsionnel) et imprévisible. En effet, à la manière d’une détonation, ces sons infligent directement des lésions sur l’audition se révélant d’une part irréversible et d’autre part handicapant selon la puissance du son.
Notre oreille n’a pas le temps de pouvoir amortir l’onde sonore et transmet le son inaltéré dans le circuit auditif endommageant ainsi les cellules ciliées à l’origine de la captation et la retransmission du son. (cf. " La surdité professionnelle ")
Des acouphènes peuvent alors apparaître à la suite d’une exposition trop importante au bruit.
Les bourdonnements et les sifflements qui en résultent sont la conséquence d’une agression sonore.
Le volume sonore peut suffire à générer des lésions, cependant et bien souvent, c’est le volume sonore associé à une durée d’exposition élevée qui génère des problèmes auditifs chez les travailleurs.
En effet, être sans cesse exposé aux mêmes bruits de façon quotidienne à un niveau sonore relativement élevé suffit à engendrer des séquelles chez l’individu. On parle alors de pollution sonore.
La pollution sonore, qu’est-ce que c’est ?
Chaque jour, que ce soit à la maison, au travail, dans les transports etc … nous sommes confrontés au bruit qui nous entoure. Ces nuisances sonores ont toutes un point commun : elles sont indésirables. Lorsqu’elles dépassent un seuil d’acceptabilité pour l’audition et deviennent de ce fait dangereuses pour la santé et l’acuité auditive des personnes exposées, on parle alors de pollution sonore.
La pollution est de surcroit généré par l’Homme, il en va de même pour la pollution sonore qui correspond à l’ensemble des bruits gênants et dangereux pour la santé qui ont été émis par une activité humaine.
Sonnerie de téléphone, circulation routière, les travaux en bas de la rue, l’avion qui survole notre bâtiment … nous sommes en permanence confrontés au bruit et à ses effets sur notre santé … Il devient ainsi impossible de passer une journée entière sans y être exposé. Le silence devient alors rare et précieux car il permet de nous mettre à l’abris de cette agression sonore omniprésente.
On pense être exempté du bruit une fois arrivé dans notre domicile, à tort : les talons de la voisine, les cris du bébé, la machine à laver qui fait un bruit insupportable …
L’ensemble des bruits perçus durant la journée nous affectent et engendrent une fatigue auditive ...
Les dangers d’une exposition prolongée au bruit
Vous l’aurez compris, nous sommes de plus en plus exposés au bruit et à ces effets sur notre santé, que ce soit de manière involontaire ou volontaire avec notamment l’utilisation d’écouteurs parfois à longueur de journée (dans les transports en commun => au bureau => dans les transports en commun …) d’autant plus que le volume sonore est souvent supérieur à la limite conseillée pour la protection de l’audition.
Tout cela pour en venir au fait que la puissance du volume seul est certes dangereuse, mais associée à une durée d’écoute prolongée, le potentiel de nuisance est d’autant plus élevé pour les capacités auditives.
L’aspect véritablement dangereux de ce phénomène est que lorsque nous sommes exposés à un son d’ambiance ayant une puissance sonore de 85 décibels de façon continue ce qui s’avère être dangereux pour l’acuité auditive de la personne, on ne ressent pas la sensation de douleur.
Ce n’est qu’à partir de 120 décibels qu’elle apparaît nous alertant ainsi du danger potentiel auquel votre audition est exposée.
A 85 dB, aucune sensation de douleur n’est manifestée en dépit de la dangerosité de la chose … laissant ainsi une vaste zone d’exposition à risque sans que l’organisme n’en soit véritablement alerté …
Le bruit, principal ennemi du sommeil.
Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir. Le sommeil permet de diminuer la fatigue physique et mentale et contribue en grande partie à notre bonne santé.
C’est pourquoi il est vital de bien dormir, d’avoir des sommeils réparateurs sinon la fatigue s’accumule et les premiers symptômes néfastes commencent à apparaître.
Le bruit est un des facteurs altérant la qualité du sommeil. En effet, il peut provoquer des difficultés d’endormissement, des éveils fréquents au cours de la nuit, le raccourcissement de certaines phases du sommeil et des changements de stades du sommeil non perçu par le dormeur (passage d’un sommeil profond vers un sommeil plus léger.)
La dose de bruit encaissée au cours de la journée a un fort impact sur la qualité du sommeil. En effet, nous pouvons passer une mauvaise nuit, même au calme dans des conditions propices au sommeil, simplement par le fait que nous avons été exposés à un environnement bruyant au cours de la journée.
Les perturbations du sommeil ( par le bruit ou pas ) et notamment la réduction de sa durée peuvent avoir des effets néfastes sur votre santé mais aussi sur vos performances cognitives tels qu’une baisse d’attention, une somnolence sur la route, sur le lieu de travail pouvant générer de surcroît des accidents et une diminution des performances au travail.
En effet, le bruit agit comme un obstacle avec la fonction récupératrice du sommeil et ce qui peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé de l’individu qui devient alors sujet à des fatigues chroniques. Ce phénomène s’avère être d’autant plus fréquent notamment pour les personnes travaillant de nuit et devant dormir la journée pour récupérer.
- 1 français sur 3, soit près de 20 millions de personnes, déclare souffrir d’un trouble du sommeil.
- 40% de ces personnes attribuent cette perturbation au bruit
- 903 000 c’est le nombre d’années de vie en bonne santé perdues chez les européens pendant leur sommeil en raison d’une exposition à des bruits excessifs
Le bruit favorise le risque d’accident du travail pour plusieurs raisons.
Le bruit est à l’origine de nombreux accidents de travail.
En effet, le bruit occulte les sons environnants. Par exemple, si une machine émet un son de 100 dB alors tous les sons inférieurs à cette puissance-là seront réduits et moins bien perçus voire pas du tout, selon la différence de volume, par le salarié.
Le bruit ambiant pourra de ce fait occulter des signaux d’alerte, la voix de ses collègues tentant de le prévenir du danger imminent …
Il perturbe à la fois la bonne réception des signaux d’alerte, ce qui s’avère être dangereux voire mortel selon les cas, mais également, la communication verbale qui est beaucoup plus difficile. En effet, si le salarié doit de se rapprocher à moins de 2 mètres de son interlocuteur, on considère que le bruit est élevé et atteint un seuil critique. Il faut donc à partir de cet instant-là, s’équiper de protection auditive pour garantir la santé et l’intégrité physique des salariés sur leur lieu de travail.
Comme nous l’avons énoncé précédemment, le bruit n’agit pas seulement sur la qualité de l’audition mais peut avoir des impacts sur d’autres fonctions de l’organisme notamment au niveau physiologique et émotionnel.
Troubles cardiovasculaires
Des études ont récemment démontré que le bruit a des effets insoupçonnés sur notre santé et peut-être responsable de troubles du types cardiovasculaires, notamment l’hypertension. En effet, ils ont démontré que les personnes exposées à une forte dose de bruit de façon quotidienne était plus enclin à être sujet à de l’hypertension.
Cette observation s’avère être d’autant plus vrai chez les travailleurs âgés côtoyant le bruit au travail.
Il semblerait également que la nature du bruit est un impact sur le potentiel nocif chez les individus.
Si le bruit est impulsionnel, imprévisible et puissant, son potentiel de nuisance est à son maximum et peut, en plus de causer des lésions auditives internes, générer du stress chez le travailleur.
La gêne que provoque le bruit peut rapidement être associé à l’insatisfaction au travail, à l’irritabilité, à l’anxiété voire à l’agressivité selon les personnes.
D’autres conséquences en rapport direct avec le métabolisme des salariés peuvent apparaître à terme, c’est notamment le cas de l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, du taux de cholestérol …
Ce qui va indéniablement augmenter les risques d’infarctus pour ces personnes ...
Baisse des performances cognitives
Pour les salariés devant se concentrer de façon continue, il est normal et logique de dire que le bruit entrave ce processus cognitif.
En effet, le bruit détériore la performance des travailleurs surtout lorsqu’elles requièrent une mémoire à court terme.
Nous préconisons un volume sonore ambiant allant de 45 à 55 dB qui correspond à une ambiance sonore acceptable et propice à la concentration lorsque le travail demandé nécessite une attention et une concentration soutenue et continue.
C’est notamment le cas dans les bureaux, les open-space, les espaces de co-working où de nombreuses personnes travaillent et côtoient les mêmes locaux générant ainsi des bruits intempestifs tels que les appels et les conversations téléphoniques, la personne qui tape sur son clavier, qui clique sur sa souris etc … Tant de potentielle nuisance sonore qu’il convient d’éviter afin de pouvoir s’adonner pleinement à l’activité et la tâche qui vous incombe. (cf. " La vérité sur les open-spaces ! ")
Pour conclure cet article, je vais employer une citation de Sartre qui met en exergue de façon pertinente et précise ce dont nous voulions traiter dans l’article à savoir les nuisances sonores provoqués à la fois par les machines, mais aussi par l’Homme de façon générale.
L’enfer c’est les autres
Jean-Paul SARTRE
Si vous vous êtes reconnu dans ces lignes et êtes en proie au bruit sur votre lieu de travail, n’hésitez pas à prendre contact avec nous afin que nous trouvions la solution la plus propice à vos besoins !
Source :
Bruit : Effets sur la santé – Risques – INRS
Le bruit : dangers et prévention – Doctissimo
Bruit : une vrai menace pour notre santé – Santé Magazine